« Des voix dans la nuit »

Berlin, 1940-1945. Donner la parole aux Allemands pendant la guerre.

Dans le cadre du 75e anniversaire du débarquement des alliés en Normandie, la médiathèque de Blainville sur Orne organise un lecture théatralisée de témoignages d’Allemands, durant et au au lendemain de la 2e guerre mondiale.

Cet événement n’est pas organisé par l’ACCA. L’association se fait simplement le relais de ces voix allemandes que l’on n’a pas toujours l’occasion d’entendre sur les côtes normandes.

Une femme à Berlin (Eine Frau in Berlin) est un témoignage autobiographique anonyme d’une jeune Allemande qui relate la chute de Berlin lorsque la ville tombe aux mains des Soviétiques en 1945. Publié pour la première fois en 1954 aux États-Unis1, ce texte prend la forme d’un journal et relate le quotidien de l’héroïne entre le 20 avril et le 22juin1945.

La jeune Berlinoise qui a rédigé ce journal, du 20 avril 1945 – les Soviétiques sont aux portes – jusqu’au 22 juin, a voulu rester anonyme, lors de la première publication du livre en 1954, et après. À la lecture de son témoignage, on comprend pourquoi. Sur un ton d’objectivité presque froide, ou alors sarcastique, toujours précis, parfois poignant, parfois comique, c’est la vie quotidienne dans un immeuble quasi en ruine, habité par des femmes de tout âge, des hommes qui se cachent : vie misérable, dans la peur, le froid, la saleté et la faim, scandée par les bombardements d’abord, sous une occupation brutale ensuite. S’ajoutent alors les viols, la honte, la banalisation de l’effroi. C’est la véracité sans fard et sans phrases qui fait la valeur de ce récit terrible, c’est aussi la lucidité du regard porté sur un Berlin tétanisé par la défaite. Et la plume de l’auteur anonyme rend admirablement ce mélange de dignité, de cynisme et d’humour qui lui a permis, sans doute, de survivre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Une_femme_à_Berlin

https://de.wikipedia.org/wiki/Eine_Frau_in_Berlin

Seul dans Berlin (titre original : Jeder stirbt für sich allein) est un roman de Hans Fallada publié en 1947 à Berlin-Est. Il évoque la résistance allemande au régime nazi et les conditions de survie des citoyens allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est fondé sur l’histoire réelle d’Otto et Elise Hampel, exécutés le 8 avril 1943 à la prison de Plötzensee pour des actes de résistance et dont le dossier à la Gestapo a été transmis à Hans Fallada après la guerre.

Avec réalisme, ce roman dénonce le Troisième Reich, les bassesses de la nature humaine soumise à la peur et à la haine et met en valeur le courage de quelques-uns qui, pour rester en accord avec leur conscience et contribuer à la destruction de ce régime, ont été prêts à donner leur vie.

De Seul dans BerlinPrimo Levi disait, dans Conversations avec Ferdinando Camon, qu’il était « l’un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/Seul_dans_Berlin

https://de.wikipedia.org/wiki/Jeder_stirbt_für_sich_allein_(Roman)

Ateliers bricolage de Pâques // Osterbastelwerkstatt

Frühling / Ostern / Basteln / Selbermachen / Rund ums Ei 🙂

Printemps / pâques / bricolage / DIY / autour de l’oeuf 🙂

A l’arrivée du printemps, une poignée de mamans franco-allemandes ont lancé l’idée des œufs de pâques, les vrais, ceux de notre enfance. Histoire de transmettre nos anciennes traditions germaniques aux plus jeunes et à nos enfants qui grandissent ici, en France. A cette occasion, les locaux de l’ACCA se sont ouverts pour la première fois un dimanche après-midi pour une rencontre familiale, amicale et intergénérationnelle, ouverte et gratuite pour tous. Seules les « gaufres-cœur » étaient au prix symbolique d’un Euro. Tous ont contribué et participé librement selon leur envie du moment. Au final, nous sommes retrouvés avec différents ateliers « pour les grands et les petits ». Chouette expérience intergénérationnelle, coopérative, colorée et créative.

Ostereier auspusten / évider des oeufs

Vous avez déjà évidé un oeuf? De la haute culture allemande 🙂

Important : le contenu de l’œuf sert pour la pâte à gaufres. La coquille vide pour les œufs à peindre.

Bömmelküken / poussins pompon

Osterhasenmalerwerkstatt // atelier peinture lapin de pâques

Qui a dit que la peinture sur œufs était réservé aux enfants ? Hommes, femmes et enfants se sont pris au jeu et nous ont surpris avec des créations artistiques originales et inspirées.

Osterkörbe / paniers de pâques

À la base, nous avions prévu un atelier oeuvres de pâques pour les enfants.

En fait, les enfants ont décidé de faire des paniers et les grands ont fait des œufs.

Osterwaffeln / gaufres de pâques

Les œufs évidés se transforment en pâte à crêpe. Le stand de gaufres est un endroit d’échange qui réchauffe. Une factrice à la retraite raconte des anecdotes, fait tourner la boutique, épaulée de deux jeunes qui mettent la main à la pâte pour envoyer les gaufres. ça tourne!

Osterspiele / jeux de pâques

Pendant ce temps, leurs aînés suivent discrètement les résultats du club de foot Caennais, Malherbe contre Monaco. En direct.

ça joue!

Sur une table à l’entrée de la salle, une grille de mots de pâques en Allemand, imprimés par une enseignante. Il s’agit de retrouver des mots dans la grille. Défi relevé par deux jeunes en section Abi-Bac (bac français et allemand). Le record à battre est d’une minute trente. Chrono à l’appui.

En revanche, pour un Français qui ne parle pas Allemand, c’est un peu comme faire des mots croisés en Chinois. Nos deux supporters de Malherbe ont joué le jeu, sous la pression du chrono des plus jeunes. Merci d’avoir relevé le défi!

Les résultats? Je n’en sais rien. Quand on est mère franco-allemande, il faut être multi-tâche. Il y a toujours plusieurs bambins à surveiller en même temps qui courent ou rampent quelque part, pendant que les papas français s’adonnent au plaisir de la création artistique. « C’est le jeu, ma pauv’ Lucette » se plairont à dire d’aucuns.

Dans la rue, des enfants ont lancé un troc de branches printanières et de ballons de baudruche.

Lorsqu’on a lu le livre « Rettet das Spiel » (Sauvez le jeu) de Gerald Hüther, on comprend l’importance du jeu. Le vrai. Livre perspicace et engagé. Je recommande et je partage.

Gerald Hüther, neurobiologue et philosophe allemand, marche tout à fait dans les traces d’un ancien médecin, poète, philosophe et historien, né en 1802. Voici ce qu’écrivait Friedrich von Schiller, en son temps:

« l’homme n’est pleinement homme que là où il joue. »

« Der Mensch ist nur da ganz Mensch wo er spielt. »

Merci à tous d’avoir « joué ». // Danke an Alle für’s « Mitspielen.

Katrin für’s ACCA-Team // Katrin pour l’équipe ACCA.

Appel à témoins et leurs descendants // Aufruf an Zeugen und ihre Nachfahren

lampe à huile // Öllampe

Le pardon Allemand

Cet appel concerne un fait humaniste remontant aux années 1945.

Dieser Aufruf betrifft eine humanistische Begebenheit aus den Jahren 1945.

Lors de la reconstruction, de jeunes Allemands arpentèrent la ville de Caen pour s’excuser de l’horreur perpétrée par leurs parents. Ils venaient mélanger leur honte aux larmes des familles de victimes.

Zur Zeit des Wiederaufbaus zogen junge Deutsche durch die Stadt Caen um sich für zu die Grauen des Krieges, die Schandtaten, die von ihren Eltern begangen wurden. Sie kamen und vereinigten ihre Scham mit den Tränen der Familien der Opfer.

À ceux qui ne les insultaient pas, les écoutant même, ils remettaient une petite lampe à pétrole. Très peu de portes s’ouvrirent, d’où la difficulté de remonter jusqu’aux témoins.

Merci de faire suivre cet appel soit en Normandie soit en Allemagne sur les réseaux sociaux (+ la photo de cette lampe).

Denen, die sie nicht beleidigten, ihnen zumindestens zuhörten, überreichten sie eine kleine Öllampe. Sehr wenige Türen öffneten sich. Deshalb ist es schwer, heute noch Zeugen ausfindig zu machen.

Ich bitte darum, diesen Aufruf auf den sozialen Netzwerken weiterzuleiten, in der Normandie sowie in Deutschland (mit dem Foto dieser Lampe).

« Je regrette d’apprendre tardivement la vocation de l’ACCA, car nous aurions pu faire un bout de route ensemble. Je ne sais pas si cette anecdote historique vous est connue, mais je cherche des témoins Caennais de l’après-guerre (ou leurs descendants) qui ont reçu une petite lampe de la part de jeunes Allemands qui frappaient aux portes venus demander pardon.

À l’heure où les peuples du monde ne réalisent pas qu’une paix est dure à acquérir mais aussi qu’elle repose sur des chagrins incommensurables, cette lampe à pétrole représente un symbole sans égal.

Êtes-vous au courant de l’histoire de cette lampe ? Quelqu’un en a-t-il entendu parler ?

Elle fut distribuée (pour les portes qui s’ouvraient) dans le quartier de la rue des primevères (Bld Leroy), ma mère a eu la chance de la recevoir.

Je vous adresse le lien de l’appel à témoins lancé depuis 3 ans, mais aussi la référence du livre la citant. Je détiens l’objet, je suis le fils de la femme qui a reçu ces jeunes Allemands.

Un doute m’assiège, ma mère parlait de l’avoir reçue après la guerre, c’est vrai et c’est vaste, seriez-vous au courant de l’initiative d’alors ?

Le lien sur Facebook de l’appel :

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=1003206366506796&set=a.158599764300798&type=3&theater

Le lien du blog qui évoque l’anecdote (précision ce livre ne parle pas de la guerre, mais parle d’une personne qui a traversé la guerre)

https://unchagrinmerveilleux.blogspot.com/2017/10/le-pardon-des-jeunes-allemands.html

 

Un grand merci de m’aider pour interdire à cette lampe de s’éteindre.

À vous lire, soit pour m’apporter votre aide, soit pour me donner des pistes en Normandie ou en Allemagne où je pourrais relayer l’appel.

Bien cordialement,

François Debout »

Zu einer Zeit, in der die Völker der Erde nicht realisieren, dass Frieden schwer zu erhalten ist und dass Frieden aus unglaublichen Leiden hervorgeht, ist diese Öllampe ein unvergleichliches Symbol.

Kennen Sie die Geschichte dieser Lampe? Hat jemand schon mal davon gehört?

Sie wurde verteilt – da wo sich die Türen öffneten – in dem Viertel der Rue des Primevères (boulevard Leroy). Meine Mutter hatte das Glück, diese Lampe zu bekommen.

Ich besitze diese Lampe. Ich bin der Sohn, der Frau, die diese jungen Deutschen empfangen hat. Ich sende Ihnen den Link des Buches, in dem diese Anekdote zitiert wird und den Zeugenaufruf, den ich vor drei Jahren ausgesendet habe.

François Debout

https://unchagrinmerveilleux.blogspot.com/2017/10/le-pardon-des-jeunes-allemands.html

www.facebook.com/photo.php?fbid=1003206366506796&set=a.158599764300798&type=3&theater

Page 46

Auszug aus dem Buch – Seite 46

« L’un des jeunes Allemands pose une lampe à pétrole sur la table, un assemblage de verre retenu par un cuivre sans attrait. Il bredouille quelques mots.

 — Nous arrivons d’Allemagne.

Henriette observe ces corps soudés se donnant du courage, ces traits juvéniles, ces yeux rougis.  

— Pardon ! lance un autre.  

— Comment ?  

— Pardon ?  

— Pour le malheur apporté par nos parents.

Des enfants surgis d’un livre d’horreur, héritiers du macabre, choisirent d’arpenter la ville de Caen à la recherche de leurs fantômes. Une scène inouïe. Au fond de leurs regards candides, on découvre l’imploration et la honte de jeunes venus mélanger leurs larmes aux ruines. Quelle souffrance les accable au point d’entreprendre ce voyage insensé depuis l’Allemagne ?

— Pardon.  


https://unchagrinmerveilleux.blogspot.com/

Un chagrin merveilleux, François Debout

Publié il y a 5th October 2017 par Editions Desplanques

Nikolaus franco-allemand, ACCA, Caen, Décembre 2018

La journée du « St. Nikolaus »

Es hat Spass gemacht! Ça nous a fait plaisir!

Merci à la team gaufres-cœur, aux bricoleuses d’étoiles colorées, aux petits et grands lutins, aux jeunes, aux anciens, aux musiciens, aux papas baby-sitters, aux sponsors et enfin à « Nicolas » himself.

Continuer la lecture de Nikolaus franco-allemand, ACCA, Caen, Décembre 2018